Wedou sur BFM Business (Interview)
On connaissait la foodtech, la fintech, voici l'insurtech. Comprenez par-là, les start-ups qui viennent disrupter le monde de l'assurance en proposant des offres 100% digitales. Et s'il y en a une qui veut s'imposer dans ce monde, c'est bien Wedou.
Bonjour Patrick Bacchetta, vous êtes Directeur général de Wedou. Vous avez vous-même travaillé dans des grands groupes d'assurance, mais vous avez décidé, avec cinq autres personnes, de bouleverser ce secteur. Pourquoi ?
Au départ Wedou était un club de dirigeants d'entreprises d'assurance étaient confrontés à la transformation digitale dans leur secteur. C'est quelque chose de très difficile pour l'ensemble des acteurs de l'assurance, car celle-ci s'est construite autour d'une obligation. Autrement dit, nous n'avions pas réfléchir au attentes des clients puisque, de toute façon, la loi définissait le produit et obligeait le client à l'acheter. C'est sans doute la raison par laquelle tout ce qui concerne la bienveillance et l'écoute du client n'est pas tellement dans l'ADN de l'assureur. Et l'autre sujet, c'est le secteur même de l'assurance, qui est un vrai carcan éloigné de l'évolution, de l'agilité et de la transformation digitale. Nous avons donc réfléchi à ce que l'on pourrait faire, en établissant un processus intégral et donc en imaginant un nouveau produit, totalement digitalisé. Et cela, dans une approche de bienveillance face aux clients. Ce qui leur permettrait de souscrire sans stress et sans se poser trop de questions. Puis, de cette idée, est venue celle de créer nous-même cette solution en s'appuyant sur des réassureurs de premier plan pour nous aider à trouver le juste prix..
Vous avez donc fondé Wedou. Vous proposez un contrat d'assurance emprunteur digital, cela fonctionne comment ?
L'assurance de prêt immobilier nous a paru être le bon secteur. Parce qu'il y avait à ce moment-là une agitation autour de la loi Bourquin. Et avec elle, le recours des banques qui nous a permis de bien comprendre l'importance des enjeux. L'intérêt était d'aller jusqu'au bout de cette réflexion. L'assurance emprunteur cummulait toutes les "qualites" pour ce challenge- des parcours clients très compliqués où l'on cumule les complexités bancaire à celles de l'assurance- un produit d'assurance sur-tarifé, donc manifestement trop cher,
En clair une clientèle captive pas très bien traitée, c'était l'opportunité de démontrer qu'il était possible de faire quelque chose de plus simple, moins cher et plus agréable.Que proposez-vous justement ?
De diviser par deux le prix de l'assurance de prêt, en changeant de contrat en quelques clics. L'emprunteur passe la main à Wedou, qui fait le nécessaire auprès de la banque.
Comment faites-vous pour diviser le prix par deux ?
Eh bien le problème de la tarification provient de la gestion des coûts, qui est à peu près de 20%. Avec le digital, on parvient à 5%. L'autre levier puissant, c'est le raccourcissement des circuits. Le fait de ne plus avoir à rémunérer le banquier fait bien sûr baisser le prix. Le tarif de base est le même, mais quand on retire tous ces intermédiaires, on peut baisser le prix.
Pour aller chercher vos clients,vous avez beaucoup misé sur les réseaux sociaux et vous avez lancé un chatbot. C'est un passage obligé ou c'est plutôt gadget ?
Il nous a semblé logique pour le digital, pour rester sur un mode conversationnel, de commencer par un chatbot. Sur Facebook, nous avons accès à 140 000 personnes, en intégrant nos abonnés et leurs amis. Nous pouvons directement leur parler grâce au chatbot, ce qui nous fait un levier fantastique pour développer notre action. Et cela, avec des coûts de développement sans commune mesure face à de la publicité. Au début de notre lancement, c'est ce que l'on a voulu faire, avec des publicités sur Google, mais c'est moins efficace que d'aller parler directement aux gens sur Facebook.
Vous êtes aujourd'hui sur l'assurance emprunteur ; est-ce que vous envisagez à terme d'aller sur d'autres produits ?
Comme je vous le disais, on a commencé par là car il y avait une opportunité. Mais notre démarche est surtout l'assurance de personnes, la prévoyance. Contrairement aux autres, elle n'est pas obligatoire, et les gens sont insuffisamment couverts, en particulier les acteurs de la nouvelle économie. Leur proposer la protection dont ils ont besoin nous paraît important.
En misant sur l'économie du partage ?
Absolument. De sorte à leur proposer des solutions qui répondent à des besoins spécifiques, auxquels l'assurance classique ne satisfa