L’établissement bancaire en charge de la demande de crédit de l’emprunteur, exige qu’une assurance de prêt soit mise en place pour garantir le remboursement et protéger l’emprunteur en cas d’aléa de la vie. Le choix peut se porter sur l’assurance de la banque, basée sur le capital initial du prêt ou sur une délégation d’assurance, basée sur le capital restant dû.
Quelles sont les différences ?
Grâce aux lois Hamon et Lagarde, l’emprunteur est libre de choisir son assureur pour son prêt immobilier. Outre les comparaisons des garanties et des prix, l’assuré choisit également le mode de calcul de cette assurance emprunteur. En effet, elle peut être calculée sur le capital initial ou le capital restant dû du prêt.
Capital initial
Le capital initial correspond au montant total prêté par l’établissement bancaire. Le calcul de la cotisation est basé sur un pourcentage de ce capital initial et engendre des cotisations mensuelles fixes. Ainsi, le montant est identique pendant toute la durée du prêt. Généralement, ce sont les établissements bancaires ou leurs partenaires qui proposent ce type de calcul, appelé « contrat de groupe ».
Lorsque l’assureur émet sa proposition à l’assuré, d’autres facteurs impactent le coût de la cotisation, comme l’âge de l’emprunteur, sa situation professionnelle ou son état de santé. Cependant, ces facteurs sont pris en compte uniquement lors de la mise en place du contrat et aucune révision tarifaire pour une évolution de ces facteurs ne sera faite au cours de la vie de l’assurance.
Capital restant dû
Le capital restant dû d’un prêt correspond à la somme restante que l’emprunteur doit rembourser. À chaque mensualité prélevée, le capital restant dû du prêt diminue, pour in fine arriver à un solde nul. Ce mode de calcul permet un ajustement annuel du montant des cotisations, en fonction des remboursements. Ainsi, les cotisations diminuent au fil des remboursements, ce qui les rend variables et dégressives.
Tout au long du contrat, l’assureur prend également en compte d’autres facteurs qui impactent le coût de la cotisation : l’état de santé ou l’âge de l’assuré, qui augmentent les risques. Ce sont généralement les assureurs externes qui proposent ce type de contrat, lors d’une délégation d’assurance.
Choisir en fonction de vos projets/préférences
La plupart du temps, les emprunteurs acceptent l’assurance emprunteur proposée par leur établissement bancaire. Ainsi, ce sont des cotisations fixes, basées sur le capital initial, qui sont mises en place. Cependant, il est judicieux de comparer l’assurance proposée avec d’autres contrats externes et de prendre en compte les deux modes de calcul qui peuvent être plus ou moins avantageux en fonction de votre cas.
Organisation de son budget
La première question que l’assuré doit se poser, c’est de savoir s’il souhaite conserver les mêmes cotisations tout au long de la vie du prêt. Autrement dit, est-ce qu’il souhaite connaître à l’avance le montant des cotisations, afin de conserver et de planifier un rythme et de gérer son budget avec certitude, à moyen et long terme. La stabilité d’une cotisation fixe basée sur le capital initial s’oppose à la dégressivité d’une cotisation variable, basée sur le capital restant dû.
Remboursement anticipé
Si l’emprunteur prévoit un remboursement anticipé total avant la fin du prêt, le choix du capital initial avec des cotisations fixes est le plus avantageux financièrement. Le remboursement n’a pas d’impact sur le coût de l’assurance, contrairement à une cotisation variable lorsqu’elle est remboursée dans la première moitié de la durée du prêt. En effet, la dégressivité engendre des mensualités plus importantes en début de prêt, ce qui peut annuler le bénéfice des cotisations dégressives.
Pour un remboursement anticipé partiel, il est préférable d’opter pour le calcul du capital restant dû. En effet, lors d’un remboursement partiel, le solde restant diminue, ce qui permet à l’assureur de recalculer le coût de l’assurance sur ce nouveau montant et ainsi de diminuer la cotisation. Ce n’est pas le cas lors d’une cotisation fixe, car le capital initial reste inchangé.
Mensualités plus importantes en début de prêt
Aussi, il est important pour l’emprunteur de déterminer s’il est capable d’assumer des cotisations plus importantes en début de prêt. Ce n’est pas forcément évident avec les changements qu’un déménagement peut engendrer : diminution de l’épargne pour l’apport personnel, charges ou bien mensualités de crédit plus importantes. C’est le cas pour le calcul sur le capital restant dû.
Cependant, après quelques années de cotisations, les mensualités d’assurance sont réduites, ce qui peut laisser un pouvoir d’achat ou une capacité d’épargne plus importante, pour financer des projets comme les études des enfants ou la préparation de la retraite.